Cuprins
- Table de matières . 3
- Introduction . 5
- L'intérêt de la présente démarche 5
- Chapitre I . 7
- Le défi de la traduction juridique: entre l’orgueil de la loi et la fierté des lettres ... 7
- I.1. La traduction juridique comme traduction spécialisée vs traduction générale . 7
- I.2. Langue spécialisée et langage du droit .. 9
- I.3. Le rôle du traducteur : rendre la règle ou rendre les mots ? 12
- I.4. L’intervention des juristes dans la traduction juridique .. 15
- I.5. Le droit unifié des contrats face à la traduction .. 17
- Chapitre II . 20
- Difficultés dans la traduction des notions qui n'ont pas de correspondant exact dans le système juridique cible ... 20
- L'élément culturel dans la traduction juridique 20
- II.1. Les termes qui ont des équivalents réels (équivalents dits sémantiques) .. 24
- II. 2 Les termes qui ont un équivalent fonctionnel 27
- II. 3. Les termes dits intraduisibles 35
- Chapitre III 38
- Difficultés d'ordre lexical et ambiguïtés 38
- Concepts opératoires . 38
- III.1. La distinction entre les niveaux du vocabulaire utilisé dans les contrats ... 39
- III.1.1. Le vocabulaire rattaché à un certain domaine (cadre large et cadre restreint) .. 39
- III.1.2. Le vocabulaire rattaché au domaine principalement juridique .. 41
- a. L'appartenance juridique des mots . 42
- b. La polysémie juridique .. 46
- c. Les collocations lexicales .. 48
- III.2.L'ambiguïté dans les énoncés des contrats 49
- Chapitre IV. Contraintes dues à la forme dans les textes des contrats . 52
- IV.1.Organisation du texte 52
- A. Le titre .. 53
- B. Le préambule 53
- C. Les dispositions initiales ... 54
- D.Les définitions ... 54
- E.Les dispositions contractuelles proprement dites .. 55
- F.Dispositions finales 55
- IV.2. Formules figées 56
- Utilisation des verbes dans les formules figées . 61
- Conclusion . 64
Extras din disertație
Introduction
Le contrat civil ou commercial, en tant qu'ensemble de règles déterminées et acceptées par les parties qui en deviennent sujets, réunit la plus variée gamme de réalités sociales et juridiques.
Le contexte de la mondialisation est désormais essentiel dans la matière contractuelle et il offre un immense territoire à exploiter en ce qui concerne la traduction, puisque le fort ancrage culturel des éléments juridiques ne saurait être évité. Dès la première approche du texte de droit, on constate que le juriste et le traducteur ont une préoccupation commune, la recherche du sens. Le droit est la discipline de l’interprétation par excellence et l’interprétation s’applique à tout discours qui peut donner naissance à des obligations, donc notamment au contrat. Par conséquent, la traduction de celui-ci a une double portée: rendre les effets concrets des droits et des obligations et fournir les notions correspondantes dans la langue.
L'intérêt de la présente démarche
Nous proposons, à partir de la traduction de quelques contrats conclus par une entreprise roumaine, une perspective traductologique comportant aussi des éléments de linguistique juridique appliqués aux résultats de notre travail. Les réflexions sur la traduction juridique qui ont encadré nos résultats nous ont donné les principaux axes des conclusions sur l'analyse. Ainsi nous avons décelé trois catégories de difficultés qui seront présentées dans les chapitres suivants, à savoir: les réalités juridiques différentes, les questions de lexique et les difficultés dues à la forme.
L'analyse est à la fois pratique et théorique, ayant pour but d'appliquer les connaissances acquises tout au long du Master de Traduction et Terminologie en matière de schémas de traduction et d'analyser ensuite les difficultés rencontrées, ainsi que de proposer, selon le cas, des solutions appropriées inspirées parfois des travaux des spécialistes de la linguistique et de la traduction juridique. Notre démarche a eu comme point de départ une hypothèse qui se situe dans le contexte du droit national et non pas du droit international, c'est-à-dire de relations entre des entreprises de pays différents. Si un litige fondé sur un contrat interne était soumis à un tribunal international, une traduction serait nécessaire. Nous soulignons cet aspect puisque les contrats de droit international sont d'habitude rédigés dans plusieurs langues ou souvent en anglais, se servant de notions qui s'inscrivent plutôt dans l'aire du droit contractuel unifié.
S'il est généralement accepté par tous les traducteurs professionnels que le sens de la traduction est celui vers la langue maternelle, pourquoi donc choisir le sens opposé ? L'explication se trouve dans la réelle nécessité pratique d'analyser la traduction française des contrats rédigés en roumain, étant donné l'absence des travaux antérieurs sur ce sujet et surtout l'absence d'un intérêt particulier pour ce sujet de la part des traducteurs ayant le français comme langue maternelle.
Il faut d'ailleurs ajouter que la traduction juridique, bien qu'existant depuis longtemps1, n'a pas bénéficié d'une réflexion théorique aussi avancée que, par exemple, la traduction littéraire à laquelle on consacre une bonne partie des études traductologiques.
La présente démarche porte notamment sur l'identification et le traitement des difficultés de niveau moyen que le traducteur non-spécialiste peut rencontrer dans la traduction d'un certain nombre de contrats. Nous proposons une approche majoritairement pratique, fondée sur les méthodes analytiques déjà consacrées par les théoriciens de la traduction générale et juridique, à partir d’un corpus de contrats rédigés en roumain.
Pour ce faire, une discussion préalable des hypothèses de travail avancées par les théoriciens de la traduction, accompagnée de l’encadrement des contrats dans la catégorie plus large des textes juridiques, nous semble indispensable.
Chapitre I
Le défi de la traduction juridique: entre l’orgueil de la loi et la fierté des lettres
I.1. La traduction juridique comme traduction spécialisée vs traduction générale
Les premières études de traductologie ont considéré la traduction juridique comme une traduction technique, c'est-à-dire une traduction qui porte sur des textes qui relèvent des sciences exactes. Ensuite, certains traductologues 2 ont reconnu sa spécificité, en la définissant comme une traduction pragmatique, spécialisée. Cette classification n’exclut pas l'utilisation dans la traduction juridique des mêmes processus que dans d’autres types de traduction générale, technique ou même littéraire. Il faut cependant situer le texte juridique dans une catégorie à part, qui porte l’empreinte du domaine qui le crée ; seule cette approche peut esquisser un tableau complet de la traduction juridique.
Parmi les premières compétences développées par n’importe quelle école de droit, la saisie exacte du sens d’un texte de loi occupe une place importante. D’autant plus, rendre le sens d'une règle dans une autre langue implique une vision globale sur les subtilités linguistiques et sur les réalités juridiques. Malgré toutes les contraintes auxquelles est soumis le traducteur, la traduction juridique reste un processus créatif qui invite à l’interprétation et non pas à la transposition directe. En fait, selon Claude Bocquet3, le traducteur transfère non pas des mots, mais des effets de droit, un résultat escompté, ce qui suppose qu’il soit en mesure de comprendre les objectifs poursuivis par le rédacteur du texte de départ.
Le lexique utilisé dans le texte juridique reflète le système qui l’a produit, d’où les clivages fonctionnels et conceptuels qui ne peuvent pas être ignorés ou explicités à l'instar de la traduction générale. Le public visé par un texte juridique est formé par les parties concernées qui sont soumises au sens strict de la loi qui naît dans un contexte culturel complexe; seule la comparaison des langues d'une part et des systèmes d'autre part donnera une approche valable de la traduction juridique.
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